Winter is coming*
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Citrowagon essaye petit à petit, pierre par pierre, de reconstituer la formidable aventure de Citroën aux USA. Ce n'est pas facile, les témoins disparaissent, les traces disparaissent, les documents, etc ...
Voici coup sur coup 2 documents inédits, fournis par un généreux donateur, qu'il en soient remercié, découvrons donc cela !
La DS break est née en septembre 1959. Tout d'abord en version "luxe, confort et commerciale". En octobre 59 arrive la version "ambulance" et il faut attendre mai 1960 pour voir arriver les versions "familiales". Quid des modèles américains, sont'ils arrivés en même temps ? Dans les mêmes versions ? On sait depuis longtemps que seules les versions "luxe et confort" ont été commercialisées. Certes, un catalogue de "familiale" a été édité pour les USA, mais il se trouve qu'aujourd'hui, en 2017, il n'y a pas la moindre trace de familiale "export USA" en Amérique du nord ! Voila encore une énigme à résoudre ! Quant à la version "ambulance" et "commerciale", elle n'a jamais été exportée aux USA.
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* les vieux s'en vont.
Ce premier document date du 5 février 1960. Il est adressé à un certain Eugène Swants par la succursale Citroën de Beverly-Hills. Visiblement ce Monsieur désire passer ses vacances en France (Europe ?), il a choisi la formule "Overseas delivery plans", Citroën va lui fournir une DS break en location avec option d'achat et livraison chez lui en Californie.
Et c'est ainsi que ce courrier nous permet d'apprendre que les premières DS break disponibles pour le marché américain et canadien seront disponibles en France le premier mars et disponible chez les "dealers" américains à partir d'avril ! On apprend aussi que les frais de transport seront approximativement de 350$ entre l’Europe et l'Amérique du nord suivant le port d'embarquement. Encore une nouvelle énigme ! Il semblait que les tarifs de l'opération "Overseas delivery plans" comprenaient la livraison de la DS chez le client américain !
Autre phrase intéressante: "En ce moment, nous n'avons qu'un petit dépliant sur la DS break. Cependant, avec le temps, nous espérons avoir une brochure détaillée". Donc, ce premier dépliant était déjà disponible bien avant l'arrivée des premières DS break sur le continent américain. Le deuxième dépliant n'a du être disponible qu'à partir du mois de mars 1960, au mieux !

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" La décennie des années 1960 touchait à sa fin lorsque Kolar, une entreprise de Seattle déjà établie, prenait la marque "Citroën" pour suivre là où Automobiles Internationales avait cessé de fonctionner. Dès 1957, j'ai trouvé une publicité pour Kolar. Leur publicité se décrit comme «un service automobile complet», et montre leur adresse comme 1205 E. Pine. Comme indiqué précédemment, un petit quartier de Capital Hill a servi de domicile à de nombreux concessionnaires automobiles à travers l'histoire automobile de Seattle. Le bâtiment de Kolar sur Pine est en plein cœur de ce quartier, et était situé en diagonale à travers la rue d'un autre concessionnaire automobile français autrefois populaire; L.E. Belcourt. Au fil des ans, L.E. Belcourt a vendu de nombreuses marques, dont Studebaker, Desoto, Peugeot, Renault et BMW. ( . . . )
Retour à l'histoire de Kolar. Curieusement, après l'annonce de Kolar en 1957, je n'ai pas pu trouver d'autres annonces ou listes de l'annuaire de la ville pour Kolar pendant 14 autres années. Finalement, en 1971, les annuaires téléphoniques de Seattle ont de nouveau inscrit Kolar, avec cette fois la devise "Kolar's Precision Auto Repair", mais sans mention de Citroën!
L'absence du mot «Citroën» dans les publicités de Kolar était très étrange puisque dès 1971, Kolars était très actif dans les affaires de Citroën et de la marque "Jeep" !

Le bâtiment Kolar est un grand bâtiment un peu élégant, avec son entrée principale sur la 12ème Avenue. Au rez-de-chaussée se trouvait la salle d'exposition, mais il y avait aussi une grande pièce à l'étage où de nombreuses voitures neuves et d'occasion étaient garées. Au milieu et à la fin des années 1970, je me souviens avoir regardé en haut et vu régulièrement trois ou quatre Meharis, une SM ou deux, plusieurs DS et une 2CV occasionnelle mélangée avec un contingent de Jeeps. A plus d'une occasion, j'ai harcelé les vendeurs pour qu'ils me lâchent pour un essai routier dans une Mehari ou DS d'occasion à vendre (jamais pour en acheter une). Ce deuxième étage n'était accessible que par une rampe abrupte au large de Pine Street. À l'intérieur de l'étage principal se trouvait une autre rampe, celle-ci menant au sous-sol. Je me souviens de l'endroit où étaient stockées les pièces détachées au sous-sol.
De 1971 à 1976, C.J. Felt a travaillé chez Kolar en tant que responsable du service. C.J. était à l'origine un concessionnaire Citroën dans les années 1960 à Berkley, en Californie, appelé C.J. Motors situé au 2566 Telegraph Avenue. C.J. a ensuite déménagé en Oregon où il a fait un court passage chez Citroën Roger Sagner à Portland, appelé Sagner's Motor Mart. Vers 1971, C.J. déménagea à Seattle et devint le chef de service de Kolar pour Jeep et Citroën, ainsi que le département des pièces détachées des Citroën.
C.J. Felt et sa femme Carmine vivent toujours dans la région de Seattle et possèdent toujours des Citroën. Leur fille (Pam) a été très active dans notre club et possède actuellement plusieurs Peugeot.
Kolar a vendu des DS et des SM jusqu'à ce que Citroën cesse d'importer des voitures aux États-Unis en 1973. Kolar continue à fournir des pièces détachées et à réparer les Citroën jusqu'en 1979, la plupart du temps sous la direction de C.J. Cependant, à la fin des années 1970, l'occupation du bâtiment par Kolar à 1205 E. Pine touchait à sa fin. Kolar a vendu toutes ses pièces Citroën et déplacé son entreprise Jeep à Aurora Avenue dans le nord de Seattle. Cet auteur se souvient d'avoir acheté des boîtes remplies de pièces détachées Citroën neuves et d'occasion pour quelques dollar ! Au cours des dernières années, avant la mort d'Otto Kolar au début des années 80, Kolar vendait encore des Jeeps, mais aussi la marque "Concord" d'American Motors (AMC) et la Renault R5 (cette dernière étant le résultat de l'infâme Renault / AMC Alliance). Peu de temps après la mort d'Otto Kolar, Kolar a complètement fermé ses portes.
Aujourd'hui, le bâtiment Kolar a été restauré de manière attrayante et est occupé par un magasin de meubles et une entreprise de signalisation . . .     
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Mais revenons à nos 9 DS. Il y a 3 DS 21 pallas (bleu platiné, sable métal et rouge de Rio), 4 Dspécial ( bordeaux, beige albatros, blanc meije et gris d'anjou). Vous remarquerez la présence d'une ID bordeaux (AC 421), cette teinte n'existe plus sur le nuancier français, mais est encore présente à l'export.

Je vous invite à lire 
cet article sur le destin incroyable de la DS 21 pallas "bleu platiné", elle existe encore !

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