Bon et bien nous voilà au pied du mur. J’avais oublié de vous dire qu’elle était mise à prix 800$ ou 1200$ en achat immédiat. J’ai enfin à ma portée une vrai DS break USA, avec le problème de transport provisoirement résolu. L’état de cette voiture ne faisait aucuns doutes, c’était une épave. Elle est le résultat d’une qualité de fabrication plus que moyenne ! Les canadiens roulent l’hivers…dans le sel ! En plus elle a traîné dehors pendant 21 ans. La carrosserie était morte, l’intérieur n’était plus que l’ombre de lui même, la mécanique était bloquée. Ceci dit elle était complète avec tous ses équipements spécifiques uniquement vendus aux USA et en 72, elle n’avait que 28000 miles d’origine et j’avais une base (ma 75) pour la restauration. De plus elle pouvait rester aussi longtemps que je le voulais chez Christophe (le vendeur  québécois). Et cerise sur le gâteau, il possédait toutes les pièces neuves pour faire un châssis de DS break acheté chez Blondeau. A ce moment il n’y avait qu’un seul modèle similaire en Europe, appartenant à des hollandais, et encore, elle n’était qu’en boite manuelle. J’en parle à ma femme, elle me dit quelques remarques fort judicieuses. Tu as vu, c’est une épave, et elle est où cette épave ? Oui je sais, au Canada, c’est un détail, tu parles d’un détail. Les jours passent, je pèse le pour et le contre, le pour l’emporte toujours. Finalement ma décision est prise, je la prends. Ma femme accepte avec fatalité mon dernier caprice, Florence je t’aime. J’attends avec excitation le dernier jour des enchères. Je devenais anxieux, il y avait beaucoup de demandes de renseignements de la part d’autres internautes. Le prix montait tout doucement. Je m’aperçois avec horreur que je serai au boulot au moment de la fin des enchères. Finalement j’ai craqué, j’ai cliqué sur « achat immédiat », je crois que si j’avais loupé la vente, j’aurai fait un infarctus. Ça y est, elle est à moi, je n’en revenais toujours pas, j’étais le citroenniste le plus heureux du monde !

Je lui envoie le courrier suivant :

Il m’envoie la réponse suivante :

Alors là il m’assassine ! Il est français et habite depuis longtemps au Québec. Ensuite il y a eu plusieurs mails d’échanges. Nous nous sommes vu chez sa sœur en région parisienne, je lui ai acheté les pièces de chez Blondeau.

Un jour il m’envoie un mail en me disant qu’il venait d’acheter 2 DS break en Californie. Il avait fait une offre dérisoire sur Ebay et c’est avec étonnement qu’il avait remporté les enchères. Il a fallut honorer ses obligations, et donc il a payé très cher un transporteur pour les rapatrier au Québec. Je pensais à ce fameux transport, rien n’était réglé. Les mois passaient, nous sommes en Janvier 2008. Quand je parle d’un parcours d’un citroenniste gâté, je le pense vraiment. Car à chaque fois que j’ai rencontré un obstacle qui semble insurmontable, il y a toujours un petit quelque chose qui débloque la situation. 
Pourtant je n’ai pas Mimi Mathy, ange gardien dans mes relations. Un ami me dis : «  dis donc, il y a Loulou qui m’a dit qu’il a un pote qui fait de l’import export, tu pourrais peut-être te renseigner ? ». Un peu que je vais me renseigner ! C’était un copain (à loulou) qui importait des objets du Canada pour alimenter sa brocante ! Il avait un dépôt à Ville Saint Laurent. Je lui demande s’il avait en projet de ramener des choses, auquel cas nous aurions fait un container commun, il maîtrisait parfaitement les procédures. Hélas, il n’avait à ce moment là qu’un distributeur de bouteilles de coca des années cinquante à ramener. J’ai pris la balle au bon en lui proposant de lui ramener gratuitement la machine en France, en échange il s’occupe de tous les papiers. Pas de problèmes m’a t’il dit. J’explose de joie. En attendant la suite des évènements, j’écris à Christophe que le problème du transport était en passe d’être résolu.
Il était heureux pour moi, cependant il avait de plus en plus honte de me vendre une épave. Comme les DS californiennes étaient entre temps arrivées chez lui, il me proposa une ID 21 F de 69. J’ai tout de suite refusé, car pour moi c’est la 72 qui m’intéresse. Je reçoit le devis pour un container 20 pieds. Ça se précise. Christophe insiste pour me proposer cette 69. Je réfléchis, après tout ce ne serait pas si bête si je prenais la 69 …en plus de la 72.  Je demande des photos détaillées de la 69. Là c’est le choc ! Elle vient du désert californien, la carrosserie était saine. Je me renseigne pour le container, il y a 100 euros d’écart entre un container de 20 pieds et un 40 pieds. De ce coté là ça va. Je peux refaire la 72 tout en roulant avec la 69, ou refaire la 72 avec comme base la 69, ou bien revendre la 69 pour avoir des sous pour refaire la 72. Finalement j’achète aussi la 69 (2500$). Du coup je n’ai plus de sous pour le container. Ce sera à « l’arrache » que j’obtiendrai les 3800euros nécessaires pour le financement (merci la banque).





Une dernière petite remarque pour conclure. Je considérais que mon "graal", en l'occurence une ID 21 FH de 72 en version export serait impossible à trouver. En 20 ans de DS je n'ai jamais vu un tel modèle en Europe, même en version européenne. En 1 an de recherches sur internet j'ai ai trouvé 5 en Amérique du nord!
Une conclusion s'impose: je pense que le série de 380 DS 21 break à boite "hydro" fabriquée à Javel en 72 a été entièrement exporté en Amérique du Nord....