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La saga des numéros d'identification sur une DS break.
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Lors de l'achat d'une DS, vous vérifiez le numéro de série en ouvrant le capot, histoire de voir si ce numéro correspond à celui imprimé sur la carte grise, et à la "frappe à froid" située sur l'unit avant près de la sphère avant droite (du millésime 60 au millésime 66) ou à la base du pare-brise (du millésime 67 à 75). Lorsque vous voulez en savoir plus sur votre DS break, vous lisez des revues spécialisées vous donnant des chiffres de production, années après années, les fameux numéros de série. En fait, ce numéro de série ne vous donne qu'une vue partielle de votre DS, tout au plus, il vous donne le millésime de commercialisation de votre DS, le type de DS et c'est tout !

Pour vraiment appréhender tout le processus d'assemblage de votre DS, il vous faut connaitre d'autres numéros, qui sont aussi importants que le numéro de série.

Il y a plusieurs types de numéros à savoir:
- les n° de sous-ensembles, montés en amont de l'assemblage de la DS break (numéro de moteur, numéro de boite de vitesses)
- les n° liés à la l'assemblage de cette même DS break: 
            - le numéro de série, qui fait référence à l'ordre de réception des commandes, avec des sauts dans les numéros, et qui est le numéro présent sur la carte grise.
             - le numéro de coque, identifié sur la voiture par la "médaille de fabrication", qui numérote l'ordre de sortie des chaines, mais avec des sauts dans les séquences de numéros
             - le numéro de plate forme, qui numérote les plateformes utilisées pour le montage,
sans saut dans les numéros
             - le numéro d'enchainement, qui fera l'objet d'un article ultérieur, qui consolide la correspondance entre les éléments de finition de la voiture (options, garnissages)
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Voici, cher lecteur, la saga des numéros sur les DS break qui va t'être explicitée.

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Les numéros des sous-ensembles.

Plusieurs éléments étaient fabriqués à l'extérieur de Javel:
L'usine de Gutenberg fabriquait les moteurs, l'usine de Saint Charles les boites de vitesses.
Après leurs tests de fonctionnement ils recevaient sur place un n° sur une plaque rivetée.
Les boites de vitesses étaient ensuite amenées à Gutenberg pour être associées à leurs moteurs, puis l'ensemble était envoyé à Javel.
A la réception à Javel, ces ensembles moteur/boite n'avaient pas d'affectation pour une DS break précise.
Voici une boite de vitesses d'ID 21 FH de 1972, avec sa plaque de n° de série.
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Le numéro de série
Voici le numéro que tout le mode connait et qui est presque toujours mal compris !
Dans tous les livres, sur tous les sites, y compris sur Citrowagon, sont exposés ces numéros, très pratiques pour identifier une DS, déterminer dans quelle catégorie elle se trouve, et surtout le millésime.
Voici 4 photos de plaques de n° de série attribuées à des DS break. Ces n° permettent à coup sûr d'identifier le millésime et, la cylindrée du moteur
Par ailleurs et, jusqu'au millésime 68, des séquences de numéros permettent d'identifier certaines sous-catégories  (il y a des séquences de numéros réservées aux "familiales" jusqu'en 68, et aux "commerciales" jusqu'en 63: à partir de 64, les commerciales rejoignent, sans distinction possible, les séries de numéros destinées aussi aux breaks et aux ambulances.)
Une ID 19 F "confort" du millésime 60. Une ID 19 F "confort" du millésime 65 fabriquée à Forest (Belgique).
Une ID 21 FH du millésime 72. Une ID 20 F du millésime 74.
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Première information capitale: NON, les "numéro de série" ne sont pas édités dans l'ordre de construction des DS. Ils sont attribués par ordre chronologique de commande. Il serait plus juste de les appeler "numéro de commande". Voici quelques exemples concrets "approuvé Citrowagon" (j'ai les dates de fabrication).
La n° 3 536 618 est une ID 19 FA "confort" "Export Italie" du millésime 67. Elle a été construite bien après la n°  3 536 646 une autre ID 19 FA du millésime 67 (il y a 790 ID 19 FA fabriquées entre les 2). La n° 3 988 524 est une ID 20 F du millésime 69. Elle a été construite après la n° 3 988 530, une autre ID 20 F du millésime 69 ( il y a 11 ID 20 F construites entre les 2).
Des exemples comme ça, j'en ai à la pelle ! Donc il est faux d’attribuer un ordre chronologique de construction des DS uniquement avec ces n° de série.  On peut parler de n° de commande pour 2 choses. Primo: il y a effectivement un lien chronologique entre la commande de la DS et la date de frappe de ce n°, la DS commandée pouvant ne pas exister ou être déjà en stock sur un parking de la région parisienne.

Deuxième chose, pour des raisons pratiques, pour "lisser" la production des DS break, Javel en a construit en avance, qu'elle mettait en stock, prête à être commercialisées. Ces DS n'ont jamais été commandées par des clients, donc elles n'ont pas encore reçu de n° de série. Pour preuve ces photos.
Regardez attentivement cette photo issue de la notice d'utilisation de la DS 20 et DS 20 break (édition de janvier 1974, ref:07532)
Regardez attentivement au bout de la flèche jaune. . .
. . . d'accord, l'image est pourrie ! Mais on distingue bien l'absence de plaque de n° de série, la plaque visible représente le n° de médaille de fabrication (appelé aussi n° de coque). Vous pouvez vérifier toutes les notices d'utilisation de toutes les DS, de tous les millésimes, vous ne trouverez jamais la plaque de n° de série.  Pourquoi ? Parce que les photographes chargés des prises de vue ont "pioché" sur le parking une DS en stock pour leurs photos. Un autre exemple ?
Prenez cette très belle DS du millésime 68, elle a servi à une présentation "presse". Le modèle a été prêté et n'a pas encore été attribué à un client. Si vous regardez attentivement au niveau du moteur d’essuie-glaces, on distingue parfaitement à gauche la plaque ronde du n° de couleur, mais pas de plaque de n° de série.
Sur le site du Docteur Danche, il y a cette particularité intéressante concernant le millésime 75:
" . . . Sur le sujet des numéros de série les plus élevés, les fiches documentaires pour les coffrets Légende, qui seront bientôt écrites par Petriman, donneront chacune ce scoop, modèle par modèle. Mais ce qu'il m'a dit (entre deux calva), c'est qu'en réalité la plupart du temps, les DS portant les numéros de série les plus élevés sont celles produites fin 74 ou tout début 75: la production de Janvier-Avril 75 s'est faite ensuite avec des numéros de série... plus petits!  . . ." Vous avez un très bon article sur le même sujet sur ce lien.
Une autre preuve, cette attestation d'identification fournie par "Citroën héritage". Voila une DS immatriculée le 28 juillet 1975, donc une des dernières (fabriquées ?) avec un n° de série "élevé" (8 415 416) qui, finalement, a été construite le 2 aout 1974, soit quasiment un an avant ! ! !
Mon hypothèse: Cette DS n'a pas eu de numéro de série (ou numéro de commande) entre le 2 aout 1974 et la mi-juillet 1975, date à laquelle elle a été commandée et commercialisée.
 Il est clair qu'il y a eu quelques centaines de DS break fabriquées ensuite, et pour de nombreux exemplaires, vendues avant ce modèle ! C'est encore une preuve irréfutable qu'il ne faut pas se fier à ce n° de série pour connaitre la date ni le nombre de DS break construites.
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En conclusion, les numéros de série ne sont pas attribués dans l'ordre de construction des DS. Dans chaque séquence de n° de série, millésime après millésime, il y a des trous, des n° qui n'existent pas. Certaines commandes peuvent être annulées. A un moment donné, sans prévenir, on change de plage de numéros pour repartir sur du 00 (il y a parfois une logique lisible à ça, d'ailleurs: par exemple en Mars 61 c'est le moteur 83cv) et c'est ça qui crée le trou. On ne peut donc pas savoir, ni le jour, ni le nombre exact de DS fabriquées à chaque millésime en se basant sur ce numéro de série.

Mais alors, Docteur, comment le savoir ? Et bien cher ami, lisez le chapitre suivant !
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Les n° de coque sur
La médaille "fabrication"
ou "médaillon"
Sur cette médaille de "fabrication" il y a 2 numéros importants pour connaitre la date de construction d'une DS break, ainsi que la cylindrée du moteur. Pourtant il est mal connu et très peu utilisé ! Grace à ce numéro, on peut déterminer le nombre exact de DS break fabriquées, il y a des "trous" dans la séquence des "numéros de série", en revanche, il n'y a pas de n° manquants pour les numéros de la "médaille de fabrication", ils se suivent par ordre d'assemblage chronologique sur la chaine de Javel, sans tenir compte des millésimes et de la finition (ambulance, confort, commerciale,etc...). Cette médaille se trouve juste en dessous de la plaque de n° de série.
Voici 2 exemples de "médaille de fabrication", à gauche il provient d'une ID 19 F de 1963, à droite une ID 21 FH de 1972.
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Sur cette plaque il y a toujours un code à 4 chiffres à gauche (en fait 2), il représente la cylindrée du moteur, sa puissance pour les moteurs de même cylindrée,  associé à un type de carrosserie. A droite le numéro d'ordre de fabrication sur chaine. Voici tous les types de plaques pour les DS break.
Pour sa première année de commercialisation (septembre 1959/aout 1960), la plaque ne comporte pas un code à 4 chiffres mais le code "IFZ". Il concerne toutes les ID 19 F.

Sur la photo, cette plaque provient de la plus vieille DS break en version "Commerciale" existante encore aujourd'hui dans le monde (2020), c'est le médaillon 148, donc la 148ième DS break construite. Actuellement (2020), la plus vieille DS break existante recensée porte le  médaillon n°23. Elle est en finition "confort".

Les numéros vont de "0001 à 6357" (estimation Citrowagon), j'ai dans mes dossiers l'ID 19 F n°4447.
De septembre 1960 à aout 1965 le code à 4 chiffres est 0022. Il concerne toutes les ID 19 F du n° "000001 à 023666" (estimation Citrowagon).
La médaille de cette photo correspond à une ID 19 F de 1964.
A partir du millésime 66, la DS break se décline en 2 cylindrées. IL y aura 2 codes différents de médaille de fabrication, les codes 0041 et 0035.
Il y a 2 périodes.
Du millésime 66 au début du millésime 74.
Les ID 19 F et ID 20 F reçoivent le code 0041.
Cela part du n° 000 001 au n° 033 900 (estimation citrowagon, la DS 20 break n° 033 883 a été commercialisée en début de millésime 74)
Les ID 21 F et "break 23" reçoivent le code 0035. Cela part du n° 000 001 au n° 021 832 (estimation citrowagon)
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A partir du millésime 74 jusqu'à la fin de production (janvier 1975), les médailles de fabrication ne sont plus en tôle emboutie avec les n° gravés, mais une petite étiquette autocollante avec un code couleur. Les breaks 20 ont une étiquette rose, les breaks 23 ont une étiquette jaune. Pour une raison inconnue, la séquence de numérotation repart à 0 !
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Les "break 20" reçoivent toujours le code 0041.
 Cela part du n° 000 001 au n° 005 835 (estimation citrowagon),
le "break 20" n° 005 528 a été fabriqué le 4 décembre 1974.
Les "break 23" reçoivent toujours le code 0035.
Cela part du n° 000 001 au n° 002 407 (estimation citrowagon)
Il est intéressant de noter qu'il y a eu des ID 19 F du millésime 66 et des ID 20 F du millésime 74 portant les même n° de médaille de fabrication ( à partir de  "0041 000 001" ! ! ! Ceci est valable pour les quelques centaines d'unités suivantes ! Même chose pour ID 21 F de 66 et les breaks 23 de 74 (à partir de 0035 000 001) !  Étonnant non ?
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Cas particuliers du début du millésime 74.


Citroën n'a pas installé ses petites étiquettes dès la première DS break fabriquée pour le millésime 74 ! Je connais une ID 20 F, quelque part sur les bords de la Loire immatriculée en septembre 1973. Son n° de série (8 408 435) correspond bien aux DS 20 break du millésime 74. Son n° de médaille (0041 033 883) est gravé sur une petite plaque emboutie ! Qu'en penser ? Je pense qu'il s'agit d'un reliquat du millésime 73 encore en stock, cette DS est blanche/targa noir, un classique dans les classiques et, comme je l'ai écrit plus haut, a sûrement fait partie d'un stock stratégique pour "lisser" la production des DS break, surtout les breaks blancs disponibles immédiatement auprès des carrossiers constructeurs d'ambulances. Si vous étudiez les modification apportées au millésime 74, il est tout à fait possible de vendre pendant le millésime 74 une DS du millésime 73 sans que son propriétaire ne s'en rende compte ! En conclusion, il y a sûrement eu quelques DS berline et break du millésime 73, avec les plaques embouties, vendues en ce début du millésime 74, quand ? combien ? Mystère !
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Voici un document exceptionnel ! Il s'agit d'un extrait des mains courantes en sortie de chaine à Javel. Il date de septembre 1956 et concerne les DS 19 berline sorties à cette époque. Il y a un opérateur qui enregistre tous les n° associés à une DS, sa date de fin de fabrication "date de commercialisation", sa "date de vente " qui correspond à la date de départ de Javel. La colonne de droite concerne les "numéros de châssis" (rond vert), c'est le fameux n° de série inscrite sur la carte grise et la plaque de n° de série. Vous constaterez que les n° ne se suivent pas, les dates non plus ! La colonne de gauche concerne les n° de médaille de fabrication, appelé aussi "n° de coque" (rond rouge). L'opérateur note scrupuleusement tous les n° en sortie de chaine, dans l'ordre d'arrivée des DS, les n° de coque ( ou médaille) se suivent, c'est grâce à cela que l'on connait l'ordre chronologique de fabrication des DS !
Cet extrait des mains courantes révèle aussi autre chose ! Le Docteur Danche m'écrit ceci: " Par ailleurs as tu remarqué qu'il y a des différences d'écriture sur les numéros ? Un peu de graphologie permettrait d'intuiter le process des opérateurs pour remplir ce document." Sans être un spécialiste, effectivement, on remarque qu'il n'y a pas la même écriture entre plusieurs "n° chassis" (n° de série), comme s'ils n'étaient pas tous attribués, certains numéros ont été ajoutés ensuite par un autre opérateur ! On peut supposer que la DS a été construite, mais "non commandée" donc en stock. Sur cette main courante rien n'est inscrit dans cette colonne.  Une fois enfin commercialisée, on lui attribue un n° de série, un autre opérateur inscrit le n° de série.
Est'il exact de dire que les DS se suivent à la queue leu-leu ? Oui, mais en double ! Il y a 2 lignes de "deuxième finition", l'opérateur devant se situer stratégiquement au milieu.
Voici par exemple la 287ième ID 21 F construite, c'est une export USA du millésime 66.
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Le n° de la médaille de fabrication est le seul numéro permettant d'identifier l'ordre de construction des DS break sur la chaine de Javel. Il permet aussi de déterminer le nombre exact de DS break fabriquées, sans tenir compte des millésimes. Aujourd'hui (2020), on connais tous les n° attribués à la première ID 19 F, ID 21 F etc construite. En revanche, personne ne connait les n° attribués à la dernière ID 19 F, ID 20 F, ID 21 F et break 23, c'est dommage, on saurait le nombre exact de DS break produite, le n° de série de la der des der . . .
Je suis prêt à consulter ces fameuses "mains courantes" aux archives de "Terre Blanche", quitte à passer des heures à ranger des dossiers, à aider les bénévoles du site pour un meilleur accès au public.
Si vous ne jurez que par la DS berline, voici un excellent article similaire publié par la maison d'en face.
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Le n° de plate-forme.
Appelé aussi n° de carrosserie, numéro secret ou numéro d'unit.
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Voici le numéro le moins connu et sans doute le numéro le plus important ! 
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Commençons par se rappeler le processus de fabrication des châssis des DS break. Contrairement aux berlines, les châssis des DS break sont commencées dans le secteur du ferrage à Javel. Tous les éléments soudés sont en tous points identiques à ceux des berlines. Ces coques non-terminées rejoignent ensuite la "Carrosserie de Levallois" pour être terminées, avec leur hayon arrière.
A ce stade, les coques ont reçu ce fameux numéro appelé "n° de plate-forme", appelé aussi n° de carrosserie.
. . . Elles rejoignent ensuite Javel et sont accrochés sur les convoyeurs, avec les berlines, qui les dirigent vers leur premier bain de préparation à la peinture.
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Voici in-situ cette fameuse plaque de plate-forme.
Voici une plaque de numéro de plate-forme à son emplacement d'origine. A droite 2 plaques en provenance de 2 ID21 F. Celle du haut n° 4071496 provient d'une ID 21 FH d'avril 1972. Celle d'en bas d'une ID 21 F de 1969. A l'origine elles étaient toutes les 2 recouvertes de plusieurs couches de peinture, ces plaques étaient donc fixées sur l'unit avant le départ de la coque vers les différents traitements anti-corrosion et peinture.
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C'est passionnant Docteur ! Mais qu'a t'elle de spécial cette plaque ? On y arrive, pas de précipitation !
Cette plaque a eu 2 périodes. La première durant le premier millésime. Elle comporte un code à 3 lettres "DFA" et un n° d'ordre du n° 1 à environ 6400 (estimation citrowagon). A droite vous avez la plaque de la 2000 ième coque construite, elle correspond à une ID 19 F du millésime 60.
Ensuite, c'est là que ça devient intéressant, il n'y a eu plus qu'un seul modèle de plaque avec un indice "4" pour toutes les DS break, quelques soient leur finition ou cylindrée, du millésime 61 à la fin de production. Ce qui est encore plus intéressant c'est que la séquence de numéros est unique, elle se suit du mois de juillet 1960 à janvier 1975 ! On peut donc savoir combien de coques ont été fabriquées !
Au milieu des années 60, la plaque a changé d'emplacement. A gauche la coque n° 4-008890 qui correspond à une ID 19 F  de 1962 se trouve en biais sur l'avant droit de l'unit. A droite la plaque n° 4-047807 qui correspond à une ID 21 F  export USA de 1969 se trouve plus en arrière et dans le sens de l'unit.
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Est ce que les n° de plate-forme se suivaient sur la chaine de montage ? Non, il suffit de regarder l'extrait de la main courante (rond bleu à gauche). Les n° de plate-forme appelés "n° de carrosserie" ne se suivent pas. Je pense que les coques peintes, prêtes au montage, étaient stockées sur des racks à Javel, et rejoignaient au "petit bonheur la chance" le début de la chaine, en "première finition" au fur et à mesure des besoins.
Mais Docteur, avec ce n° de plateforme on peut savoir réellement le nombre exact de DS break construite ? Hélas non, car il y a eu plus de coques construites que de DS break assemblées. Quelques unes ont été torturées pour tester les points de soudure, avant d'aller à la poubelle. D'autres ont rejoint certains garages pour effectuer un changement de coque sur une DS break gravement accidentée. Actuellement (juin 2020), le n° de plate-forme le plus élevé connu est 4-088469. Il appartient à une ID 20 F "familiale" fabriquée le 4 décembre 1974. On peut estimer à un bon millier de breaks construits ensuite en cette fin 1974, plus 75 exemplaires en janvier 1975. Cela nous met aux alentours de 4-098500 (estimation citrowagon). Si on rajoute les 6400 coques du premier millésime, on peut estimer qu'il y a eu 104 900 coques de DS break construites. Peut-être aurons nous un jour le n° de la dernière DS break construite, ce ne sera pas forcément avec la dernière coque construite.
Le samedi 27 mars 1976, presqu'un an après la fermeture de l'usine de Javel, Citroën avait en stock, disponible à la vente, entre 13 et 15 coques de DS break.
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Pourquoi on appelle ça aussi "numéro secret" ?
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Durant la période "noir et blanc" de la DS, elle était très prisée des gangsters, c'était la plus rapide, la plus sûre, la "plus simple à voler" ! Après un changement de plaques d'immatriculation, et la suppression des traces du n° de série, celles-ci servaient aux différents braquages et autres actions illicites. Elles étaient abandonnées, la mode de les bruler n'étaient pas encore venue. Les services de police pouvaient demander une identification de la DS, Javel pouvait leur donner ce n° qui n'était pas connu, d'où souvent l'appellation de "numéro secret".
Il y a une note de service qui stipulait que si le n° manquait, c'est que la DS a été réparée. C'est vrai, si le petit unit ou le grand unit a été changé, il n'y avait pas de n° de coque dessus la pièce neuve. En revanche, si la coque entière était changée, le n° était présent.
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Maintenant cher lecteur, les différents numéros n'ont plus de secret sur ta DS. Il ne te reste plus qu'à les chercher.
Bonne route.