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Nous nous sommes quittés le mois dernier, bloqués en frontière avec cette interrogation: rentrera ? rentrera pas ?
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Nous nous dirigeons vers un hangar, cela ressemble aux postes frontières marocains que nous connaissons bien. Nous demandons si nous devons vider la voiture, le douanier nous montre un bâtiment où nous devons nous présenter. Dont acte. Il y a un vigile à l'entrée, armé et habillé comme s'il rentrait d'une mission en Irak. Il nous indique un comptoir. A celui-ci nous sommes reçus par un robot, à mi-chemin entre Sébastien Chabal et Bradley Cooper dans American Sniper. Il regarde tous nos documents, page par page, nous donne un ticket et nous montre l'ascenseur. Nous montons et tombons sur une salle pleine de chinois, blacks, latinos et ... nous. Après une longue attente, nous finissons par être appelés au micro. Une porte automatique s'ouvre, nous voilà aux services de l'immigration. Interrogation, surprise de l'agent qui ne comprend pas ce que nous faisons en voiture en Amérique du Nord, vérification des documents, de nos réservations d'hôtel et enfin, le douanier nous informe que nous ne pouvons pas entrer ainsi. L'ESTA ne suffit pas, il nous faut des visas. Il peut nous en délivrer sur place moyennant une petite dîme. Prise des empreintes digitales de toute la famille, photos d'identité, achats de visas, tout est assez rapide. Nous repartons avec nos passeports, retournons voir Sébastien Chabal à l'accueil qui nous informe que nous pouvons partir. Il n'y aura pas de fouille du véhicule. Nous démarrons, laissons monter la DS quand un nouveau douanier nous hurle dessus. Nous ne comprenons pas. Il recommence et cette fois nous comprenons qu'il nous demande si nous avons des feux. Bien sûr ! Nous allumons les codes et partons. Il ne sait pas que nous n'avons pas d'essuie-glaces, et heureusement car une seconde plus tard il nous tombe un orage d'une rare violence. 

Nous commençons à rouler vers Buffalo mais nous ne voyons rien. Il est 18 heures mais il fait presque nuit. Sans GPS, nous devons bien surveiller les pancartes et dans ces conditions nous ne les voyons pas. A la sortie de Buffalo nous décidons de nous arrêter dans un motel. Il pleuvra le restant de la journée et toute la nuit.

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Notre premier contact avec les USA seront un dîner et une nuit dans une zone industrielle sordide de Buffalo. Le lendemain matin, un bus complet de chinois et latinos prend le petit-déjeuner près de la voiture. Si je n'interviens pas, ils sont capables de poser leur café sur le toit de Willy. Pour charger les bagages et faire mes niveaux, cela me met de bonne humeur. 
J'ouvre le capot, huile ok, LHM ok, mais catastrophe, il me manque 4,5 litres de liquide de refroidissement. Je mets de l'eau mais comprends que la fin du voyage est très proche. Mais si je suis une grosse burne en mécanique je sais très bien que perte de LDR + fumée blanche est le signe précurseur d'un joint de culasse HS. Il nous reste près de 2000 kilomètres à faire, ce n'est pas gagné.

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Nous devons rejoindre Washington dans la journée, soit environ 600 kilomètres, toujours en évitant au maximum les autoroutes. Je fais une pause tous les 100 kilomètres et à chaque fois je dois ajouter un litre de LDR. L'ambiance est morose dans la voiture. Il faut tenir coûte que coûte. Lors de la pause déjeuner, je vois qu'il y a une tâche de LDR sous la voiture. Aurais-je plutôt une simple fuite ? Le moral est de nouveau à bloc, il suffit de surveiller le niveau pour ne pas abîmer la mécanique. 
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Peu avant Washington, nous tombons sur un garage. Nous tentons un arrêt pour mettre la voiture sur un pont. Malheureusement, il nous est difficile d'expliquer au vieux mécano dans notre anglais scolaire qu'il est normal que la voiture fume et qu'il faut la monter sur un pont pour chercher une fuite. Il reste sur son idée première: le joint de culasse. Il nous vend un produit miracle censé éviter les pertes, je me laisse tenter.

Nous arrivons difficilement à Washington. La circulation est dense et nous roulons à la Michelin. Nous dormons à Alrlington, proche banlieue de Washington, et nous n'avons pas de plan précis, il nous faudra près de deux heures pour trouver notre lieu de villégiature.
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Sommes maintenant à Washington pour 3 nuits. Nous dormons à Arlington, en proche banlieue. Sommes juste à côté du célèbre cimetière militaire.

Sur le parking de la résidence, nous tombons sur ces fourgons de la télévision. Seraient-ils en planque pour saisir Willy à la sortie de son parking ?

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Le premier jour sera consacré à la visite du Mall
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Le deuxième jour sera consacré à la visite de Georgetown. Nous étions à pied. Dommage, nous aurions pu présenter Willy à Sally.
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Après ces 3 nuits à Washington, nous remontons sur New York. 360 kilomètres, exclusivement par l'autoroute.

Combien de temps ? Environ 9 heures. 2 heures pour quitter Washington, 2 heures pour contourner Philadelphie et autant pour franchir le tunnel qui nous mènera à Manhattan.

Notre deuxième but était d'amener Willy à New York. Voilà qui est fait. What else ?


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Non, nous ne vous inonderons pas de photos de nos 5 jours complets à New York. La ville est magique, lorsque nous sortons de l'hôtel le premier soir, nous sommes happés par la foule, la ville et l'énergie qui en ressort.

Nous dormons 6 nuits au Novotel de Time Square. Il y a une grosse clientèle française, je vous laisse imaginer la tête de ceux-ci lorsqu'ils découvrent notre auto garée devant l'hôtel.
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Le 3ème but des vacances était d'être reçus au Consulat Général de France, sur le 5ème Avenue. Un rendez-vous a été pris avec le service communication du Consulat. Voici leurs photos, parues dans la presse locale et sur les réseaux sociaux. What else ?

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C'est le moment de quitter New York. Nous rentrons sur Montréal, via le Vermont, en 2 jours. 2 jours de petites routes, de lacs, de forêts, de rivières
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A l'arrivée à Montréal, surprise ... Sur 3835 kilomètres, nous aurons croisé 3 véhicules français: la 2 cv de Steevie une 2 cv qui sert de publicité à Québec cette 4 cv achetée en France par un collectionneur québécois, en cours de dédouanement. A l'heure où vous lisez ces lignes, Willy est rentrée en France.  Mes prochaines vacances ? A la maison avec un livre. Ce voyage m'a épuisé. Mais que de souvenirs ...

FIN